C'est à l'Unik ( Rex Hôtel ) à Tarbes que se sont réunis les membres du réseau d'entreprises Bigorre & Business pour leur traditionnelle soirée mensuelle.
Le Président Olivier Boyer a annoncé l'adhésion de deux nouveaux membres :
Yves de Ginestet, directeur du Golf des Tumulus
http://www.golf-tarbes.fr
Stéphane Largueze et sa société GEOVIA
5 nouvelles entreprises étaient présentes pour une soirée découverte du club.
C'est donc Pascal Paumard, professeur de finance et d'économie à l'ESC Pau, responsable du développement régional, membre du bureau éxécutif de la communauté de communes Pau Béarn Pyrénées, membre des commissions développement économique et enseignement supérieur, ancien Président du pôle AVENIA et diplomé de HEC Paris qui a animé la soirée autour de la conurbation Béarn-Bigorre.
Pau, Tarbes face à la métropolisation de l’économie et des territoires...quelques éléments de réflexion...
La métropolisation est un processus, tout autant économique et géographique, que culturel et politique de renforcement des grandes villes en particulier au niveau démographique, des emplois et des centres de décision. Mais la métropolisation c’est également la polarisation par les plus grandes agglomérations des activités économiques et des populations sur des espaces de plus en plus vastes autours d’elles (les espaces sous influences).
On associe ainsi à la métropolisation, le phénomène d’étalement urbain (la périurbanisation), particulièrement dans nos pays riches où lieux de résidence et lieux de travail sont de plus en plus dissociés.
Au cœur du processus de métropolisation, la métropole est une agglomération, d’une certaine taille, qui se caractérise également par la présence en son sein de fonctions politiques et économiques majeures.
Les plus grandes métropoles s’étendent parfois sur des espaces très étendus qui peuvent regrouper plusieurs grandes villes (Tokyo-Osaka, New-York-Boston), on parle alors de mégapole. Une mégapole est une très grande agglomération dont la population est supérieure à 10 millions. Mais une mégapole, malgré un nombre d'habitants élevé, n‘est pas obligatoirement une métropole. Certaines grandes villes des pays en développement forment parfois des mégapoles sans pour autant être de véritables métropoles.
Au niveau mondial les trente premières métropoles/mégapoles rassemblent environ 12 % de la population du globe tandis que la part de la population urbaine est désormais supérieure à celle vivant dans les campagnes. Ce double phénomène de métropolisation et d’urbanisation touche tous les pays du monde à des degrés divers. Il concerne notre pays, où la part de la population urbaine est proche de 80 % en 2015 contre 53 % en 1936 (données INSEE). Le phénomène de « métropolisation », au-delà de la situation particulière de Paris qui fait partie des 4 plus grandes métropoles mondiales (on parle ainsi de villes mondiales ou globales pour les désigner) avec Londres, New-York et Tokyo, est également à l’œuvre avec la montée en puissance de certaines capitales régionales, qui inscrivent de plus en plus nettement leur stratégie de développement dans un cadre national voire européen que régional : Lyon, Lille, Marseille, Strasbourg, Nantes et plus près de nous Bordeaux et Toulouse, dont les forces de polarisation et d’attractivité s’exercent sur des espaces de plus en plus vastes.
Par ailleurs, d’un point de vue législatif la métropolisation de la France a connu un grand bond en avant depuis le début de la décennie. Les réformes territoriales ont ainsi accéléré la reconnaissance institutionnelle des métropoles.
Le législateur leur a donné quasiment tous les pouvoirs dont rêvent les collectivités, en particulier dans le domaine du développement économique. A ce jour l’Etat reconnait 15 métropoles : Métropole Aix-Marseille-Provence, Bordeaux Métropole, Brest Métropole, Grand Paris, Grenoble Alpes Métropole, Métropole européenne de Lille, Métropole de Lyon, Montpellier Méditerranée Métropole, Nantes Métropole, Métropole du Grand Nancy, Métropole Nice Côte d’Azur, Rennes Métropole, Métropole de Rouen Normandie, Eurométropole de Strasbourg, Toulouse
Métropole...auxquelles s’ajouteront à partir du 01/01/2018 : Clermont-Auvergne Métropole, Grand Dijon, Orléans Métropole, Tour(s) plus, Saint-Étienne Métropole, Metz Métropole et Toulon-Provence-Méditerranée.
Pourquoi une telle évolution ?
Vivre dans une métropole, c'est notamment plus de chance de trouver un travail. C’est aussi plus de possibilités d’emplois pour le conjoint. De plus dans les métropoles les emplois qualifiés sont plus nombreux et se trouvent en proportion plus élevée que dans les villes de dimensions plus modestes.
Le Commissariat Général à l’Equilibre des Territoires (le CGET) explique ainsi que la mutation de l'économie favorise les emplois de cadres qui sont surreprésentés dans les métropoles avec, en moyenne, une part dans la population active supérieure de 10 points à la moyenne nationale.
Les métropoles ont aussi d’autres atouts :
Des équipements de santé nombreux et à la pointe
Des établissements d’enseignements supérieurs et des centres de R&D
importants et variés
Un environnement culturel souvent riche et vivant
Des Infrastructures performantes (TGV, aéroports ...)
Une main d’œuvre qualifiée
Un écosystème puissant et diversifié

Mais si la métropolisation se traduit par le renforcement des plus grandes villes et des espaces urbains qu’elles contribuent à organiser et à dynamiser, les perspectives de développement apparaissent alors beaucoup moins favorables pour les territoires sans véritable métropole ou considérés comme «périphériques».
Les territoires sans métropole ou « sous-métropolisés » sont-ils alors condamnés à être satellisés par leurs métropoles ou bien à décliner ?
De nombreux éléments nous amènent à penser que la réponse n’est peut-être pas aussi défavorable que ce que nous pourrions penser :
Car dans les faits, les villes qui ont connu le plus fort dynamisme présentent des situations très hétérogènes :
Ainsi certaines villes moyennes réalisent des performances parfois nettement supérieures à celles de certaines grandes villes qui pourtant devraient bénéficier de l’effet métropolitain.
Tandis que si la croissance a été forte dans les grandes agglomérations de l’ouest et du sud : Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, d’autres grandes agglomérations ont enregistré une croissance de leur population et de l’emploi plus faible qu’au niveau national...notamment dans le nord et l’est de la France : Lille, Saint Etienne, Rouen, Douai- Lens.
On remarque que ces villes sont presque toutes situées à l’est d’une ligne Cherbourg- Lyon; c’est l’exact symétrique de la France d’il y a 40 ans avec les bassins industriels du nord et de l’est de la France d’un côté et, de l’autre côté, la France rurale de l’ouest et du sud. Rappelons-nous ainsi qu’avant d’être une région très dynamique la Bretagne était encore profondément rurale dans les années 60 et très enclavée. C’est à ce titre que le Général De Gaulle avait lancé le plan routier breton. C’est pour des raisons comparables que Valéry Giscard d’Estaing avait annoncé, en 1976, le plan Grand Sud- Ouest concernant l’Aquitaine, Midi Pyrénées et le Languedoc Roussillon, car ces 3 régions, hormis Toulouse, Bordeaux et quelques rares bassins industriels qui commençaient à souffrir : comme Carmaux-Decazeville, Mazamet et plus près de nous Tarbes, accusaient un certain retard de développement par rapport aux régions du nord et de l’est de la France.
Il y a donc bien une opposition entre une France peu industrielle, portée par les services au sud et à l’ouest et une France encore marquée par son passé industriel au nord et à l’est...
Le lien entre la croissance de l’emploi, le dynamisme économique et la taille de l'aire urbaine n’est donc pas avéré. En effet, les disparités de croissance de l’emploi (et de la population) ne sont pas explicables par le seul facteur taille : d’autres éléments ont un puissant impact économique et démographique.
Ces éléments dépendent fortement du contexte régional et des spécificités locales et participent à la transformation économique de leur territoire. Certains territoires tendent à se convertir dans l’accueil et le développement résidentiel tandis que les zones d’emploi se spécialisent peu à peu sur leurs points forts, qu’elles cherchent alors à consolider et à développer.
Enfin les villes moyennes ont des atouts directement liés à leur taille modeste : moins de congestions, d’embouteillages et d’insécurité, un coût de la vie souvent moins élevé que dans les grandes villes, enfin une qualité et des conditions de vie souvent agréables.
Parallèlement on constate un accroissement généralisé de la mobilité résultant de la concentration des emplois et de la périurbanisation sur des espaces de plus en plus étendus autour des pôles d’emploi les plus dynamiques. Les trajets domicile - travail se sont ainsi allongés et massifiés à l’intérieur des aires urbaines mais également entre les aires urbaines.
La croissance des emplois et de la population autours des pôles les plus dynamiques et la dissociation croissante domicile-travail structurent une nouvelle organisation de l’espace dans notre pays.
Des ensembles régionaux ou sous régionaux s’organisent ainsi autours des principales agglomérations mais également entre elles.
Face à cette évolution qu’en est-il de notre territoire en sud Aquitaine et sud Midi Pyrénées (Occitanie) ?
Quelles sont nos chances face aux grandes métropoles régionales, Bordeaux et Toulouse ?
De nombreux éléments témoignant d’un certain dynamisme sont porteurs de réelles potentialités.
On peut alors raisonner sur différents périmètres géographiques :
- Les Pays de l’Adour organisés autour de Pau, Bayonne, Dax, Mont de Marsan et Tarbes. On pourrait alors considérer une organisation de type polycentrique associant ces cinq agglomérations gravitant autour des 2 pôles centraux que sont Pau et Bayonne. En associant des villes proches aux dimensions certes différentes mais comparables, confrontées aux mêmes enjeux de développement, l’effet taille donne une certaine réalité à la métropolisation de cet ensemble, avec tous les éléments positifs que cela induit, mais sur un espace assez étendu, dont la cohérence n’est pas évidente malgré des intérêts communs.
- On peut aussi raisonner sur un périmètre plus réduit centré sur Pau, Tarbes et Lourdes, qui correspond à un véritable espace vécu, qu’illustre d’ailleurs le phénomène grandissant de navettes entre ces villes. Malgré une plus grande cohérence, cet ensemble béarno-bigourdan n’aurait pas la même puissance ni la même réalité métropolitaine qu’une organisation structurée autour des 5 principales villes des Pays de l’Adour.
A l’heure des réseaux et de la mobilité grandissante, raisonner sur l’ensemble des Pays de l’Adour fait sens. De nombreux éléments plaident en faveur d’une certaine réalité métropolitaine de cet espace et de sa capacité à faire valoir ses atouts face aux métropoles et aux territoires les plus dynamiques.
Parmi ceux-ci on peut citer :
l’existence de différents établissements d’enseignement supérieur et
organismes de recherche (ESTIA, ISABTP, ENSGTI, EISTI, CESI, ENIT), Groupe ESC Pau, UPPA, IUT, Université de Toulouse), INRA, CNRS, plusieurs technopoles...
Une taille qui n’est pas négligeable et des complémentarités entre ces différentes agglomérations dont il conviendrait de mieux exploiter les synergies.
Enfin les réalités économiques et territoriales plus complexes avec le développement général de la mobilité et des réseaux sont probablement une chance pour notre territoire face à la dynamique métropolitaine. Car les individus, moins sédentaires, dissocient de plus en plus lieu de résidence et lieu de travail et sont extrêmement attentifs à la qualité des territoires où ils souhaitent travailler et vivre ; et dans ce domaine notre espace a de très nombreux atouts.
Mais cela dépend également de considérations économiques et surtout politiques liées notamment à la question de la gouvernance de cet espace : la volonté ou l’envie de travailler ensemble, les grands projets etc.
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Pascal Paumard, Directeur du développement régional, Professeur de Finance et d’Économie, Groupe ESC Pau
Mail : [email protected]
Tél:0684679087
Prochaine soirée du club le mardi 13 juin 2017 avec la visite de l'hôtel Asterides-Sacca à Cauterets.
http://www.cauterets-asterides-sacca.com
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Reportage par Medias Pack, photos par Nicolas Demange